vendredi 18 mars 2005
Le vieux rêve égalitaire
Par DocMacToast, vendredi 18 mars 2005 à 23:15 :: Economie
Quinze années après la chute de l'empire soviétique, le vieux rêve égalitaire hante de nouveau les apparatchiks de notre cher pays.
Il semble être de coutume de nos jours d'élever l'égalité - je parle ici de l'égalité de fait et non de l'égalité des droits qui quant à elle est primordiale - au rang d'un idéal doté de caractéristiques quasi divines. Mais pourquoi vouloir considérer l'égalité comme étant une fin ? On peut aussi bien être égaux dans la richesse que dans la pauvreté. Enfin bon, passons.
J'ai découvert il y a quelques jours le site Inegalites.fr, tenu par plusieurs économistes et sociologues français, lequel m'a permi d'en savoir un peu plus sur les objectifs et sur le raisonnement desdits économistes.
Parmi foule d'articles allant même jusqu'à dénoncer l'inégalité jusque dans les chiottes, on trouve entre autres une page explicitant ce qui motive les auteurs et les intervenant s'occupant de ce site.
Nous estimons que la montée des inégalités, notamment sous la pression du chômage et de la dégradation du marché du travail, constitue une menace sérieuse pour la démocratie. Non seulement les inégalités offrent un terreau à la montée de l’extrême droite en Europe, mais elles favorisent aussi tant le scepticisme civique que le cynisme social. L’urgence à agir nous paraît évidente.
Selon ces mêmes économistes, la montée des inégalités serait dûe - entre autres - au chômage et à la "dégradation du marché du travail". Honnêtement, je me demande à qui l'on doit dire merci. L'OCDE avait calculé que cinq points de SMIC en plus avait pour effet d'élever le chômage d'un point ; quant à la dégradation du marché du travail, dans un pays où l'Etat bouffe plus de la moitié des richesses produites tout en imposant son infâme législation, on se demande une fois de plus qui l'on doit remercier. Bien entendu, d'après les pseudo-économistes en question, c'est la faute au néo-ultra-libéralisme qui ravage notre démocratie (populaire)
Ces mêmes inégalités constituraient un "terreau" pour l'extrême droite. Ca, c'est l'argument choc facho anti-facho. Dès qu'il s'agit de mettre sous tutelle d'une manière encore plus prononcée la vie des individus, lorsqu'il s'agit de règlementer tous les aspects de leurs vies en réduisant leurs libertés, l'extrême droite - tout comme le libéralisme - sont des prétextes magiques pour justifier leurs politiques dirigistes et liberticides.
Cependant, chose encore plus grave, la montée des inégalités inviterait au "scepticisme civique". Imaginez vous, la montée des inégalités motiverait les gens à ne plus participer au jeu vicieux des gangsters qui nous gouvernent, cela reviendrait à affirmer que les individus seraient capables de gérer leur vie eux-mêmes sans la prétentue aide de Dieu l'Etat. Nos économistes - tous fonctionnaires ou presque comme en témoigne cette page - en perdraient presque leur job. On comprend de suite les raisons de leur grande inquiétude.
Mais ne vous y méprenez pas, au delà du "scepticisme civique", c'est au "cynisme social" qu'inviteraient la montée des inégalités. Encore cette fichue manie d'accoler l'adjectif "social" à n'importe quel mot... "cynisme social" ! Si ça continue comme ça même les sèches-cheveux seront sociaux. Enfin, peu importe, là encore, faut comprendre que c'est grave : les inégalités pousseraient les gens à ne plus vouloir subir le vol généralisé. Ah, mais nos chers économistes ne seraient-ils pas rémunérés avec l'argent que l'Etat nous extorque ?
La coopération, le partage, le désintérêt, la solidarité contribuent au fonctionnement harmonieux d’une société (notamment par la qualité du lien social) au-delà de son caractère égalitaire.
La coopération et le partage, entre d'autres termes, l'échange volontaire, c'est justement ce à quoi vers tend le libéralisme et c'est justement ce à quoi s'oppose le dirigisme économique - basé sur la force, comme toute intervention de l'Etat - qu'ils défendent. On nous ressert une sauce de "désintérêt", comme si non seulement cette notion existait vraiment[1], mais encore dans le but de nous faire croire que les hommes de l'Etat - contrairement aux entrepreneurs, cela va sans dire - agiraient en se consacrant au bien de la communauté et non au leur[2], mythe étatique s'il en faut. Enfin, on évoque la "solidarité", comme si une vaste opération de vol organisé où tout le monde - entreprises, riches, Etat - se sert pouvait être qualifiée d' "humanitaire" ou de "solidaire"[3]
Notes
[1] Voir à ce titre L'Action Humaine de Ludwig von Mises, chapitre 1
[2] La vieille idée selon laquelle les hommes de l'Etat se dévoueraient au bien de la communauté a la vie dure. L'Etat, comme l'a démontré l'anarchiste-individualiste Lysander Spooner, n'est ni plus ni moins qu'une association de malfaiteurs vivant leur job comme n'importe quel autre business.
[3] Lire à ce titre l'article traitant du libéralisme et de la solidarité publié sur ce même blog.