Quel est le meilleur moyen pour maintenir un système basé sur la coercition, le dirigisme économique et le parasitisme chronique ? La solution se trouve dans l’intoxication de masse et ce dès le plus jeune âge.

Les sciences économiques et sociales, matière principale enseignée aux terminales ES dans tous les lycées de France, n’a vu le jour et n’a pu se maintenir uniquement grâce au soutiens d’associations et d’organisations telles qu’Alternatives Economiques[1] – magazine clairement ancré à gauche -, effectivement, les professeurs d’histoire géographie avaient par le passé tenté d’absorber cette matière en l’intégrant à leur programme et ce n’est que grâce aux divers soutiens suscités que les sciences économiques et sociales ont pu continuer à être enseignées au sein de l’Education Nationale.

Le livre lui-même qui est fourni aux élèves est un condensé d’intoxication intellectuelle ; nous seulement nous y retrouvons bons nombres d’économistes et de sociologues membres de magazines – Alternatives Economiques ainsi qu’Alternatives Internationales – ou d’observatoires tels que Inegalites.fr, mais encore le programme structuré par ledit livre est partial au plus au point.

On y enseigne par exemple que la crise de 1929 est due à une défaillance du marché sans analyser le point de vue des auteurs libéraux sur la question. On y enseigne par ailleurs que l’exclusion et l’augmentation de la pauvreté est due aux politiques libérales menées en France depuis les années 1980… A ce stade là nous ne sommes ni dans la théorie économique, ni dans le débat d’idées, nous sommes simplement dans le mensonge et dans la propagande pure et simple.

Il suffit de consulter les chiffres de Vie Publique[2] pour rétablir la vérité. La part de consommation de l’Etat dans le PIB était de 39.3% en 1974 (alors que cette période – les 30 glorieuses – est citée comme étant un exemple d’interventionnisme), de 43.4% en 1975, de 45.5% en 1980, de 51.9% en 1985 puis de 53.5% en 1995. Selon l’OCDE[3], les dépenses publiques sociales, quant à elles, sont passées de 21.1% du PIB en 1980 pour croître continuellement jusqu’en 1993 où elles ont alors atteint 29.5% du PIB ; elles sont depuis lors stabilisées autour de 28% du PIB (28,9% en 1999, 28.3% en 2000, 28.5% en 2001). Si les propagandistes de l’Education Nationale en arrivent à qualifier de libérales de telles politiques qui se traduisent clairement par une augmentation continue de la consommation de l’Etat dans le PIB, c’est soit qu’ils ne savent pas lire – ce dont je doute -, soit qu’ils prennent volontairement des gens – en l’occurrence les lycéens - pour des cons, ce qui semble manifestement être le cas.

De manière générale, les pseudo-économistes et pseudo-sociologues en question manient le paradoxe à volonté ; comme le souligne l’économiste keynésien américain Paul Krugman[4], en France, les politiques clairement keynésiennes sont très facilement qualifiées d’ultra-libérales. Il existe également la tendance inverse – défendue entre autres par Jean-Paul Fitoussi, tout aussi mensongère – qui tend à faire passer des pays comme les Etats Unis pour des exemples d’interventionnisme par rapport à des pays comme la France, suivant alors le discours libéral américain. Les Etats Unis sont certes beaucoup plus interventionnistes dans leurs actes que leur discours – les dépenses publiques se chiffrent au tiers du PIB –, ils le sont néanmoins beaucoup moins que les Etats européens et en particulier la France, où la part de consommation de l’Etat dans le PIB est je le rappelle de plus de 50%.

Enfin, si des économistes et sociologues peu connus comme Denis Clerc, Jacques Généreux, Serge Paugam sont cités à plusieurs reprises, des économistes qui ont eu un rôle majeur au sein de la théorie économique – à l’exemple de Frédéric Bastiat ou encore de Ludwig von Mises – demeurent irrémédiablement absents.

Notes

[1] Alternatives Economiques a d’ailleurs passé un contrat avec l’Education Nationale pour être fourni quasiment gratuitement (moins de 20 euros par an). Sachant qu’il s’agit d’une revue clairement engagée, on peut sérieusement mettre en doute la neutralité de l’enseignement professé par ladite Education Nationale.

[2] Vie Publique, Click

[3] OCDE, Fichier

[4] Slate, Click